IV.22 Nacht (Nuit )



Faust se rend chez Margarethe accompagné de Méphistophélès. Ils rencontrent Valentin, le frère de Margarethe, qui se plaint pour des raisons difficilement compréhensibles aujourd'hui de l'"honneur" de sa sœur. Comme mentionné ci-dessus, ce comportement est inexistant dans la société allemande d'aujourd'hui, mais il existe encore dans certains groupes ethniques de la société allemande. Dans son désir de vengeance, il attaque Faust qui, avec l'aide magique de Méphistophélès, le tue. On peut en déduire que le fondamentalisme semble être profondément ancré dans la psychologie de l'humanité.

  IV.22 Nacht (Nuit )

Nacht.
(Straße vor Gretchens Türe)
Nuit Une rue devant la porte de Gretchen.
VALENTIN (Soldat, Gretchens Bruder.) VALENTIN, soldat, frère de Gretchen.
Wenn ich so saß bei einem Gelag,
Wo mancher sich berühmen mag,
Und die Gesellen mir den Flor
Der Mägdlein laut gepriesen vor,
Mit vollem Glas das Lob verschwemmt,
Den Ellenbogen aufgestemmt,
Saß ich in meiner sichern Ruh,
Hört all dem Schwadronieren zu
Und streiche lächelnd meinen Bart
Und kriege das volle Glas zur Hand
Und sage: »Alles nach seiner Art!
Aber ist eine im ganzen Land,
Die meiner trauten Gretel gleicht,
Die meiner Schwester das Wasser reicht?«
Topp! Topp! Kling! Klang! das ging herum;
Die einen schrieen: »Er hat recht,
Sie ist die Zier vom ganzen Geschlecht.«
Da saßen alle die Lober stumm.
Und nun!- um's Haar sich auszuraufen
Und an den Wänden hinaufzulaufen!-
Mit Stichelreden, Naserümpfen
Soll jeder Schurke mich beschimpfen!
Soll wie ein böser Schuldner sitzen
Bei jedem Zufallswörtchen schwitzen!
Und möcht ich sie zusammenschmeißen
Könnt ich sie doch nicht Lügner heißen.
(Faust und Mephistopheles treten auf)
Was kommt heran? Was schleicht herbei?
Irr ich nicht, es sind ihrer zwei.
Ist er's, gleich pack ich ihn beim Felle
Soll nicht lebendig von der Stelle!
Lorsqu’il m’arrivait d’assister à quelqu’un de ces galas
où chacun s’en fait accroire,
que mes camarades me vantaient
à la ronde la fleur des jeunes filles,
noyant l’éloge dans les rasades,
les coudes appuyés sur la table,
moi je restais dans ma sécurité paisible,
j’écoutais toutes leurs fanfaronnades,
puis je me frottais la barbe en souriant,
et, levant mon verre plein, je m’écriais :
« Chacun son goût ; mais en savez-vous une
dans tout le pays qui
vaille ma bonne petite Margot, et soit digne
de dénouer les cordons de ses souliers ? »
Top, top ! kling ! klang ! le propos circulait ;
les uns criaient : « Il a raison,
elle est l’honneur de tout son sexe ! »
et les vantards restaient muets.
Et maintenant ! – c’est à s’arracher les cheveux,
à se heurter contre les murailles ! –
le premier drôle venu
va m’accabler de railleries
et de quolibets ! me voilà
comme un misérable criminel sur la sellette,
suant au moindre petit mot du hasard ;
et quand je les rosserais tous ensemble,
je ne pourrais les traiter de menteurs !
Qui vient là ? qui se glisse par ici ?
Si je ne me trompe, ils sont deux !
Si c’est lui, je lui tombe sur la peau !
il ne sortira pas vivant d’ici ! Faust, Méphistophélès.
FAUST: Faust:
Wie von dem Fenster dort der Sakristei
Aufwärts der Schein des Ew'gen Lämpchens flämmert
Und schwach und schwächer seitwärts dämmert,
Und Finsternis drängt ringsum bei!
So sieht's in meinem Busen nächtig.
Vois-tu, là-haut, par la fenêtre de la sacristie,
la lueur de la lampe éternelle qui tremblote,
et, de plus en plus faible, décline,
et l’obscurité se répand alentour ?
de même, dans mon âme il fait nuit.
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES:
Und mir ist's wie dem Kätzlein schmächtig,
Das an den Feuerleitern schleicht,
Sich leis dann um die Mauern streicht;
Mir ist's ganz tugendlich dabei,
Ein bißchen Diebsgelüst, ein bißchen Rammelei.
So spukt mir schon durch alle Glieder
Die herrliche Walpurgisnacht.
Die kommt uns übermorgen wieder,
Da weiß man doch, warum man wacht.
Et moi, je me sens comme la chatte efflanquée
qui se frotte contre les gouttières
en glissant le long des murs.
En tout bien, tout honneur, au moins !
envie de sacripant, et chaleur de matou !
Je sens tressaillir tous mes membres
à l’idée de la belle nuit de Walpürgis ;
elle nous revient après-demain,
et là, au moins, on sait pourquoi l’on veille.
FAUST: Faust:
Rückt wohl der Schatz indessen in die Höh,
Den ich dort hinten flimmern seh?
Va-t-il bientôt se montrer au jour
ce trésor que j’ai vu briller sous la terre ?
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES
Du kannst die Freude bald erleben,
Das Kesselchen herauszuheben.
Ich schielte neulich so hinein,
Sind herrliche Löwentaler drein.
Tu pourras bientôt te donner le plaisir
de ramasser la cassette ;
je l’ai lorgnée tout récemment
du coin de l’œil, il y a de beaux écus au lion dedans.
FAUST: Faust:
Nicht ein Geschmeide, nicht ein Ring,
Meine liebe Buhle damit zu zieren?
Point de bijoux, pas une bague
pour parer ma bien-aimée ?
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES:
Ich sah dabei wohl so ein Ding,
Als wie eine Art von Perlenschnüren.
Si, j’y ai remarqué quelque chose
comme une manière de collier de perles.
FAUST: Faust:
So ist es recht! Mir tut es weh,
Wenn ich ohne Geschenke zu ihr geh.
Bien ! c’est un tourment pour moi
que d’aller vers elle sans présents.
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES:
Es sollt Euch eben nicht verdrießen,
Umsonst auch etwas zu genießen.
Jetzt, da der Himmel voller Sterne glüht,
Sollt Ihr ein wahres Kunststück hören:
Ich sing ihr ein moralisch Lied,
Um sie gewisser zu betören.
(Singt zur Zither.)
Was machst du mir
Vor Liebchens Tür,
Kathrinchen, hier
Bei frühem Tagesblicke?
Laß, laß es sein!
Er läßt dich ein
Als Mädchen ein,
Als Mädchen nicht zurücke.
Nehmt euch in acht!
Ist es vollbracht,
Dann gute Nacht'
Ihr armen, armen Dinger!
Habt ihr euch lieb,
Tut keinem Dieb
Nur nichts zulieb
Als mit dem Ring am Finger.
J’espère qu’il ne vous sera pas désagréable
de jouir gratis d’un plaisir de plus ;
et maintenant que le ciel resplendit de toutes ses étoiles,
vous allez entendre un vrai chef-d’œuvre.
Je vais lui chanter une chanson morale
qui ne peut manquer de lui tourner la tête.
(Il chante en s’accompagnant de la mandoline.)
Que fais-tu donc de la sorte,
Catherine, au jour nouveau,
Toute seulette à la porte
Du damoiseau ?
Laisse faire, laisse faire,
Il va te laisser à plaisir
Entrer fille, ma chère,
Mais non fille sortir.
Gardez-vous de leurs paroles !
C’est fait. – Alors, bonne nuit.
Pauvres filles, pauvres folles,
Comme on vous séduit !
Aux fripons, aux drilles,
Qui vous parlent de foi,
Ne cédez rien, jeunes filles,
Si ce n’est la bague au doigt.
VALENTIN (tritt vor): VALENTIN s’avance.
Wen lockst du hier? beim Element!
Vermaledeiter Rattenfänger!
Zum Teufel erst das Instrument!
Zum Teufel hinterdrein den Sänger!
Qui pipes-tu là, par l’enfer !
damné preneur de rats ?
Au diable l’instrument, d’abord ;
au diable ensuite le chanteur !
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES:
Die Zither ist entzwei! an der ist nichts zu halten.
La guitare est en deux, il n’y faut plus compter.
VALENTIN: VALENTÍN:
Nun soll es an ein Schädelspalten!
Maintenant, il s’agit de s’égorger.
MEPHISTOPHELES (zu Faust): MEFISTÓFELES (a Fausto.)
Herr Doktor, nicht gewichen! Frisch!
Hart an mich an, wie ich Euch führe.
Heraus mit Eurem Flederwisch!
Nur zugestoßen! ich pariere.
Là, monsieur le docteur, n’allez pas rompre !
En garde ! serrez-vous près de moi, que je vous dirige.
Allons, flamberge au vent !
poussez seulement, je pare !
VALENTIN: VALENTÍN:
Pariere den!
Pare donc celle-ci !
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES:
Warum denn nicht?
Pourquoi donc pas ?
VALENTIN: VALENTÍN:
Auch den!
Et celle-là ?
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES:
Gewiß!
Sans doute !
VALENTIN: VALENTÍN:
Ich glaub, der Teufel ficht!
Was ist denn das?
Schon wird die Hand mir lahm.
Je crois que c’est le diable qui s’escrime !
Qu’est-ce donc ?
déjà ma main qui s’engourdit !
MEPHISTOPHELES (zu Faust): MEFISTÓFELES (a Fausto.)
Stoß zu!
Pousse !
VALENTIN (fällt): VALENTÍN tombe
O weh!
Oh, malheur !
MEPHISTOPHELES: MEFISTÓFELES:
Nun ist der Lümmel zahm! Nun aber fort! Wir müssen gleich verschwinden
Denn schon entsteht ein mörderlich Geschrei.
Ich weiß mich trefflich mit der Polizei,
Doch mit dem Blutbann schlecht mich abzufinden.
Voici mon lourdaud apprivoisé ! Maintenant, au large !
et tâchons de nous éclipser lestement ;
car j’entends déjà crier au meurtre. Je m’arrange à merveille avec la police,
mais fort mal avec la justice criminelle.
MARTHE (am Fenster): MARTA , , à la fenêtre
Heraus! Heraus!
Au secours ! au secours !
GRETCHEN (am Fenster): MARGARITA , à la fenêtre
Herbei ein Licht!
Ici une lumière !
MARTHE (wie oben): MARTA:
Man schilt und rauft, man schreit
und ficht.
On se dispute, on appelle, on crie,
on se bat !
VOLK: Le peuple
Da liegt schon einer tot!
Il y en a déjà un de mort !
MARTHE (heraustretend): MARTHE, sortant
Die Mörder, sind sie denn entflohn?
Les meurtriers se sont-ils donc enfuis ?
GRETCHEN (heraustretend): MARGARITA sortant
Wer liegt hier?
Qui est tombé là ?
VOLK: LE PEUPLE
Deiner Mutter Sohn.
Le fils de ta mère
GRETCHEN: MARGARITA:
Allmächtiger! welche Not!
¡Dieu tout-puissant ! quel malheur !
VALENTIN: VALENTÍN:
Ich sterbe! das ist bald gesagt
Und balder noch getan.
Was steht ihr Weiber, heult und klagt?
Kommt her und hört mich an!
(Alle treten um ihn.)
Mein Gretchen, sieh! du bist noch jung,
Bist gar noch nicht gescheit genung,
Machst deine Sachen schlecht.
Ich sag dir's im Vertrauen nur:
Du bist doch nun einmal eine Hur,
So sei's auch eben recht!
Je meurs ! c’est bientôt dit,
et encore plus tôt fait.
Pourquoi restez-vous là, vous, femmes ?
Pour qui ces cris et ces lamentations ?
Venez ici, et écoutezmoi.
(Tous font cercle autour de lui.)
Ma Gretchen, vois-tu bien, tu es jeune encore,
et tu manques d’habileté ; tu mènes mal tes affaires.
Je te le dis en confidence :
tu n’es qu’une catin,
soisla donc comme il faut.
GRETCHEN: MARGARITA:
Mein Bruder! Gott! Was soll mir das?
Mon frère ! Dieu ! qu’est cela ?
VALENTIN: VALENTÍN:
Laß unsern Herrgott aus dem Spaß!
Geschehn ist leider nun geschehn
Und wie es gehn kann, so wird's gehn.
Du fingst mit einem heimlich an
Bald kommen ihrer mehre dran,
Und wenn dich erst ein Dutzend hat,
So hat dich auch die ganze Stadt.
Wenn erst die Schande wird geboren,
Wird sie heimlich zur Welt gebracht,
Und man zieht den Schleier der Nacht
Ihr über Kopf und Ohren;
Ja, man möchte sie gern ermorden.
Wächst sie aber und macht sich groß,
Dann geht sie auch bei Tage bloß
Und ist doch nicht schöner geworden.
Je häßlicher wird ihr Gesicht,
Je mehr sucht sie des Tages Licht.
Ich seh wahrhaftig schon die Zeit,
Daß alle brave Bürgersleut,
Wie von einer angesteckten Leichen,
Von dir, du Metze! seitab weichen.
Dir soll das Herz im Leib verzagen,
Wenn sie dir in die Augen sehn!
Sollst keine goldne Kette mehr tragen!
In der Kirche nicht mehr am Altar stehn!
In einem schönen Spitzenkragen
Dich nicht beim Tanze wohlbehagen!
In eine finstre Jammerecken
Unter Bettler und Krüppel dich verstecken,
Und, wenn dir dann auch Gott verzeiht,
Auf Erden sein vermaledeit!
Laisse Dieu, notre Seigneur, en dehors de tout ceci.
Malheureusement, ce qui est fait est fait,
et ce qui en doit arriver arrivera.
Tu as commencé en cachette avec un,
bientôt il en viendra d’autres ;
et dès l’instant que tu en as une douzaine,
tu es à toute la ville.
Lorsque la honte vient de naître,
on ne la produit dans le monde qu’avec mystère ;
on lui jette le voile de la nuit
sur la tête et sur les oreilles,
on l’étoufferait même volontiers ;
mais elle croît et se fait grande,
et marche alors toute nue au soleil ;
et, cependant, elle n’est pas devenue plus belle ;
plus son visage est hideux,
plus elle cherche la lumière du jour.
Je vois déjà le temps
où tous les honnêtes gens de la ville
reculeront devant toi, prostituée,
comme devant un cadavre infect ;
tu sentiras la confusion jusque dans la moelle de tes os,
s’ils viennent à te regarder entre les yeux.
Alors tu ne porteras plus de chaîne d’or !
tu ne te tiendras plus dans l’église à l’autel !
tu ne te pavaneras plus à la danse
dans une fraise brodée ;
c’est sur quelque obscur grabat,
parmi les gueux et les estropiés, que tu iras t’étendre ;
et quand même Dieu te pardonnerait,
tu n’en seras pas moins maudite sur la terre !
MARTHE: MARTA:
Befehlt Eure Seele Gott zu Gnaden!
Wollt Ihr noch Lästrung auf Euch laden?
Recommandez votre âme à la grâce de Dieu !
Voulez-vous donc vous mettre encore un blasphème sur la conscience ?
VALENTIN: VALENTÍN:
Könnt ich dir nur an den dürren Leib,
Du schändlich kupplerisches Weib!
Da hofft ich aller meiner Sünden
Vergebung reiche Maß zu finden.
Ah ! si je pouvais tomber sur ta carcasse,
infâme entremetteuse,
j’espérerais par là racheter
amplement tous mes péchés !
GRETCHEN: MARGARITA:
Mein Bruder! Welche Höllenpein!
Mon frère, quel supplice d’enfer !
VALENTIN: VALENTÍN:
Ich sage, laß die Tränen sein!
Da du dich sprachst der Ehre los,
Gabst mir den schwersten Herzensstoß.
Ich gehe durch den Todesschlaf
Zu Gott ein als Soldat und brav.
(Stirbt.)
Je te le dis, laisse là les larmes !
Lorsque tu as rompu avec l’honneur,
tu m’as porté le coup le plus terrible…
À travers le sommeil de la mort,
je vais à Dieu en soldat et en brave.





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