V. Quelques vers

21) ... So fluch' ich allem, was die Seele ...

FAUST: Faust:
So fluch ich allem, was die Seele
Mit Lock- und Gaukelwerk umspannt,
Und sie in diese Trauerhöhle
Mit Blend- und Schmeichelkräften bannt!
Verflucht voraus die hohe Meinung

Womit der Geist sich selbst umfängt!
Verflucht das Blenden der Erscheinung,
Die sich an unsre Sinne drängt!
Verflucht, was uns in Träumen heuchelt
Des Ruhms, der Namensdauer Trug!
Verflucht, was als Besitz uns schmeichelt,

Als Weib und Kind, als Knecht und Pflug!
Verflucht sei Mammon, wenn mit Schätzen
Er uns zu kühnen Taten regt,
Wenn er zu müßigem Ergetzen
Die Polster uns zurechte legt!
Fluch sei dem Balsamsaft der Trauben!
Fluch jener höchsten Liebeshuld!
Fluch sei der Hoffnung! Fluch dem Glauben,
Und Fluch vor allen der Geduld!
je maudis toutes les fascinations qui s’emparent de l’âme et la poussent, à force d’illusions, dans ces abîmes lamentables ! Malédiction sur l’idée sublime dont l’esprit s’enveloppe ! Malédiction sur l’éclat de l’apparence qui envahit nos sens ! Maudit soit tout ce qui nous leurre dans nos songes, rêves de gloire et de nom immortel ! Maudit tout ce qui sert d’attrait à la possession, femme, enfant, valet et charrue ! Maudits Mammon et ses trésors qu’il jette pour mobile à notre vaillance, et ses coussins qu’il dispose à souhait pour les indolentes voluptés ! Maudit le suc balsamique de la treille ! Maudits l’amour et ses plus chauds épanchements ! Maudite l’espérance, maudite la foi, et surtout maudite la patience !

Sii nous rencontrons dans la vie réelle une personne qui n'est jamais content, nous nous éloignons d'elle aussi vite que possible. Ce qui est frappant dans ces versets, c'est qu'ils expriment le mépris le plus complet pour toutes les valeurs bourgeoises. Il condamne la quête de la gloire, il condamne l'argent, il condamne la vie de famille, il condamne l'estime de la raison, il condamne tout ce qui peut le lier à cette terre. Il serait intéressant de savoir ce que toutes les générations passées ont pensé de ces vers et comment une œuvre qui exprime le mépris le plus complet de la vie bourgeoise a pu devenir le livre le plus canonique de cette bourgeoisie. On peut voir dans ces versets un fort désir de ne pas se laisser endormir, ou en d'autres termes une conscience très radicale.


contacte mentions légales Déclaration de protection de données