IV.20 Am Brunnen (auprès de la fontaine)


Cette scène est essentielle à la compréhension de la pièce car la pièce elle-même ne dit ni si le Faust a réellement a rendu visite à Margarethe la nuit, ni les conséquences de cette visite. Ce qui s'est réellement passé ne peut être déduit que de la conversation de Margarethe avec une autre villageoise, Lieschen, qui raconte l'histoire d'une troisième fille, Bärbelchen, tombée enceinte d'un amour illégitime. La manière dont Lieschen raconte cette histoire est révélatrice de l'atmosphère qui règne dans ce village. Au fond, Lieschen envie Sibylle pour cette relation, elle envie cette femme qui a pris la liberté de faire ce qui lui plaît alors qu'elle devait travailler. Marthe s'est déjà plaint de cette atmosphère envieuse dans laquelle les voisins passent leur temps à s'espionner les uns les autres.

MARTHA: MARTA:
Ich bät Euch, länger hier zu bleiben,
Allein es ist ein gar zu böser Ort.
Es ist, als hätte niemand nichts zu treiben
Und nichts zu schaffen,
Als auf des Nachbarn Schritt und Tritt zu gaffen,
Und man kommt ins Gered, wie man sich immer stellt.
Je vous engagerais bien à rester plus longtemps,
mais on est si méchant ici !
il semble qu’on
n’ait à s’occuper
que d’épier les pas
et les démarches du voisin ;


On peut supposer que Goethe décrit ici un peu de l'atmosphère qui régnait à Weimar lorsqu'il vivait avec Christiane Vulpius sans être marié avec elle.

Margarethe est très choquée par cette histoire, ce qui suggère qu'elle y voit son propre destin. Elle va tuer son fils et pour cela elle sera emprisonnée. Dans la dernière scène, Kerker (prison) on peut déduire des mots balbutiés dans la folie ce qui s'est passé.

MARGARETHE: MARGARITA:
Ich bin nun ganz in deiner Macht.
Laß mich nur erst das Kind noch tränken.
Ich herzt es diese ganze Nacht;
Sie nahmen mir's, um mich zu kränken,
Und sagen nun, ich hätt es umgebracht.
Und niemals werd ich wieder froh..
Sie singen Lieder auf mich! Es ist bös von den Leuten!
Ein altes Märchen endigt so,
Wer heißt sie's deuten?
Je suis maintenant tout entière en ta puissance.
Laisse seulement que j’allaite encore mon enfant.
Je l’ai bercé sur mon cœur toute cette nuit ;
ils me l’ont pris pour me tourmenter,
et ils disent maintenant que je l’ai tué !
Jamais plus je ne serai joyeuse.
Ils chantent des chansons sur moi : c’est méchant de leur part.
Un vieux conte finit ainsi ; mais qui leur a dit d’y faire allusion ?

Elle est devenue folle et dans cet état elle a tué son fils.

  IV.20 Am Brunnen (Au puits )


Am Brunnen Au puits
Am Brunnen
Gretchen und Lieschen mit Krügen.
Au puits Gretchen et Lieschen, avec des cruches.
LIESCHEN: LISA:
Hast nichts von Bärbelchen gehört?
N’as-tu rien entendu dire de la petite Barbe ?
GRETCHEN: MARGARITA:
Kein Wort. Ich komm gar wenig unter Leute.
Pas un mot ; je vois si peu de monde !
LIESCHEN: LISA:
Gewiß, Sibylle sagt' mir's heute:
Die hat sich endlich auch betört.
Das ist das Vornehmtun!
Oui-dà ! Sibylle me l’a dit aujourd’hui,
elle a fini, elle aussi, par se laisser séduire.
Voilà bien leurs grands airs !
GRETCHEN: MARGARITA:
Wieso?
Comment cela ?
LIESCHEN: LISA:
Es stinkt!
Sie füttert zwei, wenn sie nun ißt und trinkt.
Oh ! une horreur ! Maintenant, quand elle mange et boit, elle en nourrit deux.
GRETCHEN: MARGARITA:
Ach!
Ah !
LIESCHEN: LISA:
So ist's ihr endlich recht ergangen.
Wie lange hat sie an dem Kerl gehangen!
Das war ein Spazieren,
Auf Dorf und Tanzplatz Führen,
Mußt überall die Erste sein,
Kurtesiert ihr immer mit Pastetchen und Wein;
Bildt sich was auf ihre Schönheit ein,
War doch so ehrlos, sich nicht zu schämen,
Geschenke von ihm anzunehmen.
War ein Gekos und ein Geschleck;
Da ist denn auch das Blümchen weg!
Pourtant elle n’a que ce qu’elle mérite ;
combien de temps n’a-t-elle pas été pendue après le drôle !
C’était une promenade,
c’étaient des allées au village, à la danse ;
il fallait partout qu’elle fût la première.
Il lui donnait sans cesse des petits gâteaux et du vin.
Elle se figurait être d’une beauté !
et dire qu’elle ne rougissait pas
d’accepter des présents de lui !
D’abord une cajolerie, puis une caresse ;
tant et tant, que sa fleur court les champs.
GRETCHEN: MARGARITA:
Das arme Ding!
La pauvre fille !
LIESCHEN: LISA:
Bedauerst sie noch gar!
 Wenn unsereins am Spinnen war,
Uns nachts die Mutter nicht hinunterließ,
Stand sie bei ihrem Buhlen süß;
Auf der Türbank und im dunkeln Gang
Ward ihnen keine Stunde zu lang.
Da mag sie denn sich ducken nun,
Im Sünderhemdchen Kirchbuß tun!
Tu la plains !
Le soir, quand nous étions à filer
et que notre mère ne nous laissait jamais rester en bas,
elle se tenait avec son galant ou
sur le banc de la porte ou dans les sentiers obscurs.
On ne se plaignait pas de la longueur du temps.
Maintenant elle n’a qu’à s’humilier
et faire amende honorable avec la corde au cou.
GRETCHEN: MARGARITA:
Er nimmt sie gewiß zu seiner Frau.
Il la prendra sûrement pour sa femme.
LIESCHEN: LISA:
Er wär ein Narr!
Ein flinker Jung
Hat anderwärts noch Luft genung.
Er ist auch fort.
Il serait un fou !
Un garçon alerte comme lui
ne manquera pas
d’air autre part. Il a décampé.
GRETCHEN: MARGARITA:
Das ist nicht schön!
Ce n’est pas beau !
LIESCHEN: LISA:
Kriegt sie ihn, soll's ihr übel gehn,
Das Kränzel reißen die Buben ihr,
Und Häckerling streuen wir vor die Tür!
(Ab.)
Qu’elle le rattrape, et il en tournera mal pour elle.
Les jeunes gens lui arracheront sa couronne,
et nous, nous sèmerons de la paille hachée devant sa porte.
(Exit.)
GRETCHEN: (nach Hause gehend): MARGARITA retournant à la maison):
Wie konnt ich sonst so tapfer schmälen,
Wenn tät ein armes Mägdlein fehlen!
Wie konnt ich über andrer Sünden
Nicht Worte gnug der Zunge finden!
Wie schien mir's schwarz, und schwärzt's noch gar,
Mir's immer doch nicht schwarz gnug war,
Und segnet mich und tat so groß,
Und bin nun selbst der Sünde bloß!
Doch- alles, was dazu mich trieb,
Gott! war so gut! ach, war so lieb!
Comment pouvais-je autrefois si bravement déclamer
quand je voyais faillir une pauvre fillette ?
Comment se faisait-il que, pour les péchés des autres,
ma langue ne trouvait jamais de termes assez forts ?
J’avais beau me les représenter en noir et les noircir
encore, jamais ils ne me semblaient assez noirs,
et je me signais, et je faisais le signe aussi grand que possible ;
et maintenant je ne suis plus rien que péché ;
et, cependant, tout ce qui m’y porta,
mon Dieu ! était si bon, était si adoré !







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