Der Sultan
aber ließ sich ein Becken mit Wasser
von dem heiligen Brunnen Zemzem in Mekka
bringen, wusch seine Hände zum Gebet,
wandte sein Gesicht nach Osten, warf sich
nieder und betete:»Gott meiner Väter!
Der du seit Jahrhunderten unsern Stamm rein
und unverfälscht bewahrtest, gib nicht
zu, daß ein Unwürdiger den Namen
der Abassiden schände, sei mit deinem
Schutze meinem echten Sohne nahe in dieser
Stunde der Prüfung!«
Der Sultan erhob sich und bestieg seinen
Thron wieder; allgemeine Erwartung fesselte
die Anwesenden, man wagte kaum zu atmen,
man hätte ein Mäuschen über
den Saal gehen hören, so still und
gespannt waren alle, die hintersten machten
lange Hälse, um über die vorderen
nach den Kistchen sehen zu können.
Jetzt sprach der Sultan:»Öffnet
die Kistchen«, und diese, die vorher
keine Gewalt zu öffnen vermochte, sprangen
von selbst auf.
In dem Kistchen, das Omar gewählt hatte,
lagen auf einem samtenen Kissen eine kleine
goldene Krone und ein Zepter; in Labakans
Kistchen - eine große Nadel und ein
wenig Zwirn! Der Sultan befahl den beiden,
ihre Kistchen vor ihn zu bringen. Er nahm
das Krönchen von dem Kissen in seine
Hand, und wunderbar war es anzusehen, wie
er es nahm, wurde es größer und
größer, bis es die Größe
einer rechten Krone erreicht hatte. Er setzte
die Krone seinem Sohne Omar, der vor ihm
kniete, auf das Haupt, küßte
ihn auf die Stirne und hieß ihn zu
seiner Rechten sich niedersetzen. Zu Labakan
aber wandte er sich und sprach:»Es
ist ein altes Sprichwort:Der Schuster bleibe
bei seinem Leisten! Es scheint, als solltest
du bei der Nadel bleiben.
Zwar hast du meine Gnade nicht verdient,
aber es hat jemand für dich gebeten,
dem ich heute nichts abschlagen kann; drum
schenke ich dir dein armseliges Leben, aber
wenn ich dir guten Rates bin, so beeile
dich, daß du aus meinem Lande kommst!«
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Le sultan se fit apporter un bassin d'eau du puits sacré de Zemzem à la Mecque, se lava les mains en prière, tourna son visage vers l'est, se prosterna et pria : "Dieu de mes pères ! Toi qui, depuis des siècles, as préservé la pureté et l'authenticité de notre tribu, ne permets pas qu'un indigne déshonore le nom des Abassides, sois proche de mon vrai fils par ta protection en cette heure d'épreuve".
Le sultan se leva et remonta sur son trône ; l'attente générale captivait l'assistance, on osait à peine respirer, on aurait entendu une souris traverser la salle, tant tout le monde était silencieux et tendu, les plus éloignés s'allongeaient le cou pour pouvoir regarder les petites boîtes par-dessus celles de devant. Le sultan dit alors : "Ouvrez les boîtes", et celles-ci, qu'aucune force n'avait pu ouvrir auparavant, s'ouvrirent d'elles-mêmes.
Dans la boîte qu'Omar avait choisie, il y avait, sur un coussin de velours, une petite couronne d'or et un sceptre ; dans la boîte de Labakan, une grande aiguille et un peu de fil ! Le sultan ordonna aux deux hommes d'apporter leurs coffrets devant lui. Il prit la couronne du coussin dans sa main, et elle était magnifique à voir ; comme il la prenait, elle devint de plus en plus grande, jusqu'à atteindre la taille d'une couronne droite. Il posa la couronne sur la tête de son fils Omar, qui était agenouillé devant lui, l'embrassa sur le front et lui ordonna de s'asseoir à sa droite. Il se tourna vers Labakan et lui dit : "C'est un vieux proverbe : "Le cordonnier reste à sa place. Il semble que tu doives rester avec ton aiguille.
Tu ne mérites certes pas ma grâce, mais quelqu'un a prié pour toi et je ne peux rien lui refuser aujourd'hui ; je te donne donc ta misérable vie, mais si je suis de bon conseil, dépêche-toi de sortir de mon pays". |